Monument de la réunification
Situé à Yaoundé, le monument de la réunification a été érigé pour commémorer la réunification du Cameroun.
En effet, le 2 octobre 1971 dans un message à la nation, le Président Ahmadou Ahidjo annonce que le dixième anniversaire de la réunification de la République du Cameroun, ancien Cameroun français et le Cameroun méridional (partie de l’ancien Cameroun britannique) sera célébrée avec fierté sur toute l’étendue du territoire national.
A l’occasion de cet anniversaire, le président Ahidjo prononce un discours dans lequel il annonce la matérialisation de cet acte historique ( la réunification) par l’édification au cœur de la capitale du Cameroun un monument qui, à la fois, perpétue la mémoire et rappelle aux générations futures leur devoir de préserver l’unité sacrée de la nation.
Ce monument devra être conçu par des artistes camerounais. Ce monument doit rappeler sans cesse aux générations futures qu’elles ne feront du Cameroun une nation forte et prospère qu’en sachant constamment, à l’instar des aînés, lier un en un souci unique la défense de l’indépendance et de l’unité nationale.
Dans la foulée, le Président Ahidjo lance un concours national et international pour faire une représentation marquante de la réunification selon un cahier des charges bien précis.
De ce concours, trois personnes sont retenues
- Le père Engelbert Mveng; Philosophe, théologien, historien, anthropologue, homme d’art; il avait plusieurs talents. Un artisan de l’inter et de la pluridisciplinarité. Il se charge de concevoir la tour en spirale et de la représentation des ères culturelles du nouvel Etat
- Gédéon Mpando; artiste camerounais qui va concevoir et réaliser le monument secondaire. Fraîchement de retour de France où il a fait des études d’Arts plastiques et de Sculpture; il se voit confier la réalisation du monument attenant. Il se fait assister de l’atelier Arts nègres et de la société CETOUBA. Etolo Eya contribue par des objets d’arts visibles au sous-sol du bâtiment principal.
- Armand Salomon; architecte français qui se chargera de réaliser le monument principal. Ce dernier fut imposé par le gouvernement français.
Le monument est construit entre 1973 et 1976.
Le monument principal est une grande tour en forme de spirale conique avec une pointe au-dessus. La tour est faite en trois paliers. Le sous-sol est un grand hall circulaire décoré de tableaux muraux du père Engelbert Mveng.
La dalle est habillée de fresques en bois d’Etolo Eya. Au rez-de-chaussée, quatre piliers faits de gravures décrivant le vécu des populations des cinq ères culturelles du Cameroun et la signature des concepteurs et réalisateurs du monument.
Au sommet de la tour, le point de rencontre des entrées Est et Ouest, symbolise l’unité parfaite des deux grandes parties anglophone et francophone.
La statue réalisée par Gédéon Mpando représente un vieil homme portant cinq enfants de part et d’autre agrippés à son corps et brandissant un flambeau. Ce vieillard représente les générations qui ont conquis l’indépendance et en tiennent le flambeau en attendant de le transmettre aux jeunes générations montantes dont c’est le devoir de se préparer à la relève et à la responsabilité d’assurer la continuité de la nation.
Les enfants représentent donc les nouvelles générations. En effet, Gédéon Mpando veut symboliser l’unité autour de la famille : le vieillard représente la génération des Camerounais qui ont lutté pour la Réunification. Les enfants soulignent l’égalité des chances entre filles et garçons avec une place de choix à la jeune fille ( la femme en général).
La terre est sale ! Si è ne mvit ! Ngo Bagde !
Arol KETCH – 16.07.2024
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