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Aminata Touré, « Mimi la rouge »

Suite à l’annonce de Macky de reporter les élections présidentielles, des heurts ont éclaté au Sénégal et l’opposante , ancienne Première ministre Aminata « Mimi » Touré, autre farouche adversaire de l’ajournement, a été arrêtée. Qui est Aminata Touré ?

Nommée Premier ministre, le 1er septembre 2013 par le président Macky Sall , Aminata Touré est la seconde femme à avoir occupé cette fonction dans l’Histoire du Sénégal.

Aminata Touré est née le 12 octobre 1962 à Dakar. Elle a très tôt été surnommée « mimi » (un des multiples diminutifs d’Aminata). Très jeune, elle embrasse l’idéologie communiste, écume les assemblées générales de la Ligue communiste des travailleurs (LCT), un mouvement lambertiste variante du trotskysme.

Senegal’s Prime Minister Aminata Toure speaks to the foreign press at her office in Dakar on April 29, 2014. AFP PHOTO / SEYLLOU (Photo by SEYLLOU / AFP)

On la retrouve aussi dans les manifestations d’And-Jëf, la petite formation maoïste de Landing Savané, dont elle deviendra d’ailleurs, plus tard, la directrice de campagne lors de l’élection présidentielle de 1993. Devenant ainsi la première sénégalaise directrice de campagne.

Nantie de son Bac, « mimi » s’envole pour poursuivre ses études en France. Militante engagée et assoiffée de connaissances, elle dévore les différents bréviaires révolutionnaires, dont le Manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels.

Elle milite activement tout au long de son cursus universitaire en France au sein de l’Association des étudiants sénégalais en France (AESF), de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) et de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF).

Son passé de militante communiste lui vaudra d’être surnommée « mimi la rouge » par le journaliste Francis Kpatindé. Ses diplômes en poche, « mimi la rouge » retourne au Sénégal et travaille à la Société des transports du Cap-Vert (SOTRAC).

Elle travaille ensuite comme directrice de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (ASBEF). En 1995, elle intègre le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). En poste à Ouagadougou, elle est nommée à New York en 2003 comme directrice du département droit humain du FNUAP.

En 2010, à l’approche de l’élection présidentielle de 2012, « Mimi » renonce à sa très prometteuse carrière américaine et rentre au Sénégal pour collaborer avec Macky Sall en tant que directrice de son cabinet. Après la victoire de ce dernier à la présidentielle de 2012, « mimi » est nommée ministre de la justice.

Poste à partir duquel elle fera montre d’une fermeté et d’une rigueur exceptionnelle. Elle s’illustrera notamment en faisant rendre gorge un bon nombre de dignitaires de l’ancien régime. Parmi lesquels Karim Wade , le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.

Elle quitte son poste de Premier ministre le 4 juillet 2014 après sa défaite aux élections municipales dans sa circonscription de Dakar. En février 2015, elle devient l’envoyée spéciale du président Macky Sall pour les missions nationales et internationales.

En mai 2019, Macky Sall la nomme présidente du Conseil économique, social et environnemental. Ce qui fait d’elle la 3ème personnalité de l’État.

En 2022, elle fait partie de la coalition BBY qui soutient Macky Sall lors des élections législatives. Elle est candidate à la présidence de l’Assemblée nationale mais Macky Sall préfère préfère Amadou Mame Diop qui est élu. Mimi révèle alors avoir subi des ménaces de l’entourage de Macky Sall et sa femme.

Le 25 septembre 2022, elle quitte le groupe parlementaire de la coalition BBY qui soutient Macky Sall et s’oppose clairement à toute velléité de Macky de changer la constitution pour briguer un 3ème mandat. Elle est déchue de son poste de député à la suite d’une initiative du camp présidentiel por avoir quitté le parti sous la bannière duquel elle a été élue.

Elle annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2024; laquelle candidature sera recalée.

L’opposante et ex-première ministre du Sénégal Aminata Touré a été arrêtée le dimanche 4 février 2024 à Dakar par la gendarmerie alors qu’elle participait à une manifestation de l’opposition contre le report de la présidentielle du 25 février.

Arol Ketch – 06.02.2024

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