Afrique

𝐋𝐚 𝐋𝐞́𝐠𝐞𝐧𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐁𝐥𝐚𝐚, 𝐥𝐞 𝐒𝐩𝐞𝐜𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐍𝐚𝐫𝐝

Plusieurs bandits célÚbres ont fait fureur au Cameroun. On se souvient des noms comme : Boukar Batinda, Essono, Anani, Ebendeng, Essomba Petit Pierre, bon blanc alias clé 14, Omam, Carlos, Ekouté Ernest, Mboka dit moustique, Demalio Michel alias acteur, Mazembé, Yedna, Anguissa Joseph, Awana, Lawane, Nana le viseur, Danva 10 ou encore Alain Gaucher etc.
 autant de figures qui ont semé le trouble et défié l’ordre.

Mais parmi cette cohorte de hors-la-loi, un nom se murmure avec crainte, presque avec respect : Blao.

Peu connu du grand public, il est pourtant une légende vivante dans les confins septentrionaux du pays, là où les montagnes flirtent avec les vents du Tchad. La simple évocation de son nom suffit à faire frissonner les collines et détourner les regards.

Dans le discret village de Mizao, proche de Kaélé, capitale du Mayo-Kani, rÚgne un homme que la loi ne parvient pas à atteindre, un homme que les balles semblent éviter, que la prison refuse d’enfermer.

Là-bas, tout le monde connaît Blao. Et tout le monde le craint.

Blao n’est pas un bandit ordinaire. Il est l’ombre dans la nuit, le murmure dans la brousse, le cauchemar des éleveurs et des forces de l’ordre. Son empire s’étend sur deux pays : le Cameroun et le Tchad. Son domaine ? Le vol de bétail. Son arme ? La magie.

Oui, Blao est doté de pouvoirs surnaturels, que nul ne peut expliquer. On raconte qu’il a créé un réseau clandestin d’une précision chirurgicale, un cartel du bétail qui agit sous le nez des autorités.

Lorsqu’il part en razzia, il lui suffit, dit-on, de poser la main sur une bête pour que celle-ci change instantanément de couleur. Une à une, les vaches dérobées deviennent méconnaissables, méconnaissables même à leurs propres bergers. Le troupeau ainsi transformé traverse les plaines et les frontiÚres sans que personne ne puisse soupçonner le larcin. Quand Blao décide de frapper, rien ne peut l’arrêter.

Et puis il y a cet enclos. Celui dont personne n’a jamais percé le secret. situé juste derriÚre sa maison, son enclos inspire la terreur. On raconte qu’il est invisible aux yeux de tous, sauf à ceux que Blao choisit d’initier.

Les bêtes y entrent, et disparaissent comme si elles n’avaient jamais existé. Seules les traces de bouse fraîche trahissent leur présence. C’est là, dans ce sanctuaire mystique, que Blao conserve ses trophées, sous le nez d’une justice impuissante.

Les gendarmes, les policiers, les comités de vigilance
 tous ont tenté de le capturer. Tous ont échoué. Car aucune preuve ne résiste à Blao. Chaque fois qu’on croit le coincer, les preuves disparaissent, les témoins se rétractent, les juges relâchent.

Même les plus téméraires policiers qui ont osé l’accuser de recel ont vu leurs dossiers se réduire comme une peau de chagrin.

Blao, d’un geste discret, huile les rouages de la justice, achÚte le silence, rachÚte les fautes, et libÚre les siens. Blao glisse entre les mailles du filet comme un serpent de sable. Certains affirment qu’il possÚde des talismans, d’autres parlent de pactes anciens scellés dans la brousse avec des esprits qu’il serait seul à connaître.

Mais plus encore que son pouvoir, c’est son influence qui fascine. Blao est devenu un maître. Il est désormais un mentor, patriarche, et mécÚne des voleurs des deux cÃŽtés de la frontiÚre ( Tchad – Cameroun). Toute prise de bétail lui est rapportée, toute opération validée. Les bandits le vénÚrent, car ils savent qu’en cas de capture, le Vieux, comme on le surnomme désormais, trouvera toujours une issue.

Et comme dans toute épopée, la fin semble s’effacer à l’horizon. Blao a été intronisé chef du village Mizao, fort de sa richesse, de sa générosité et de son aura mystique. Désormais, il ne se cache plus. Ce sont les autres qui se cachent de lui.

Des sentinelles postées à toutes les entrées du village préviennent de la moindre arrivée d’inconnus ou de soldats. Le territoire est scellé, sanctuarisé. L’homme est intouchable.

Ainsi perdure la légende de Blao, le spectre du Nord, le roi invisible du bétail, l’insaisissable seigneur d’un monde que la loi ne comprend pas et que la magie protÚge.

Aussi incroyable que cette histoire puisse paraître, Blao n’est pas qu’une légende. Il existe bel et bien.
DerriÚre le mythe, se cache un bandit redoutable, encore actif, insaisissable
 et bien réel.

NB: Image d’illustration

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Arol KETCH – 20.04.2025

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