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𝐉𝐚𝐬𝐞́ 𝐁𝐫𝐞𝐭𝐚́𝐧 – 𝐋’𝐡𝐚𝐊𝐊𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐬𝐭𝐞́ 𝐝’𝐄𝐬𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞

C’est une histoire sordide que je vais vous raconter aujourd’hui. C’est l’histoire du mal incarné. L’histoire de José Bretón, ce pÚre qui a tué ses deux enfants, non par folie, mais par pure vengeance. Pour punir leur mÚre. Pour la faire souffrir à jamais.

En apparence, José Bretón et Ruth Ortiz formaient un couple ordinaire, presque modÚle. Ensemble, ils ont deux enfants : Ruth, 6 ans, et José, 2 ans.

Mais derriÚre cette façade paisible, le ver est dans le fruit. Ruth étouffe. Elle décrit son mari comme un pervers narcissique, manipulateur, étouffant. Et un jour, en septembre 2011, elle trouve le courage de tout quitter. Elle annonce à Bretón qu’elle demande le divorce.

Jose Breton (R) attends his murder trial at the court in Cordoba on July 1, 2013. Jose Breton is accused of killing his two children Ruth aged six and Jose aged two, and burning their remains in a bonfire in October 2011. AFP PHOTO / POOL / RAFA ALCAIDE (Photo by RAFA ALCAIDE / POOL / AFP)

Il refuse. Mais elle ne revient pas sur sa décision. Elle part. Et ce départ, pour lui, est une humiliation. Une blessure d’orgueil qu’il ne supporte pas. Alors il décide de se venger. Froidement. Méthodiquement. Il sait exactement où appuyer pour faire le plus mal. Ruth aime leurs enfants plus que tout. C’est là qu’il frappera.

Le samedi 8 octobre 2011, José Bretón emmÚne ses enfants à Las Quemadillas, la propriété familiale prÚs de Cordoue. Las Quemadillas, ce nom par une cruelle ironie du sort, signifie “brûlis”.

Là-bas, il leur administre des somnifÚres – Orfidal et Motivan – pour qu’ils ne se rendent compte de rien. Ensuite, il construit un brasier. Un immense bûcher alimenté par 250 kg de bois et 80 litres de gasoil. Les flammes atteignent 1200°C. Assez pour faire disparaître deux corps sans laisser de trace.

Puis, comme si de rien n’était, il simule leur disparition dans un parc. Il appelle la police. Il pleure. Il joue la comédie du pÚre désemparé. Les recherches commencent. La police fouille. Interroge. Et finit par se rendre à Las Quemadillas. Sur place, ils découvrent les restes d’un immense feu. Des fragments d’os. Un premier rapport conclut à des restes d’animaux.

Mais Ruth Ortiz insiste. Elle demande une contre-expertise. Et c’est là que l’horreur prend forme. Les os sont humains. Ce sont bien ceux de ses enfants. Le 22 octobre 2011, José Bretón est arrêté. Son plan s’effondre.

Le procÚs s’ouvre en juin 2013 à Cordoue. Malgré ses dénégations, le jury le reconnaît coupable. Il est condamné à 40 ans de prison. En 2015, la peine est ramenée à 25 ans, en raison des limites légales en Espagne.

Pendant des années, Bretón nie tout. Il s’accroche à son mensonge. Jusqu’en 2025. Dans El odio (« La haine »), un livre écrit par Luisgé Martín, il avoue enfin. Sans détour. Sans remords. Il raconte comment il a planifié la mort de ses enfants. Le ton est glacial :

« Deux conditions devaient être remplies : qu’ils meurent sans souffrir et que les corps disparaissent ensuite pour qu’ils ne soient pas retrouvés [
]. J’avais les médicaments et j’avais le bois dans la ferme, j’ai juste eu à acheter l’essence [
] avant de mettre les corps dans le feu, j’ai vérifié qu’ils ne respiraient plus. Ils étaient déjà morts. »

La publication du livre déclenche une vague d’indignation en Espagne. Ruth Ortiz la mÚre des enfants, brisée, s’oppose fermement à sa diffusion; estimant qu’il porte atteinte à la mémoire de ses enfants.

Dans une missive envoyée à la presse, elle explique . « Nous ne pouvons pas donner de voix aux assassins afin qu’ils revictimisent leurs victimes », écrit-elle à la presse.

L’Espagne se divise. D’un cÃŽté, ceux qui dénoncent une nouvelle violence faite à Ruth. De l’autre, ceux pour qui l’interdiction du livre serait une atteinte à la liberté d’expression et à la création littéraire.

Bien que la justice autorise sa publication, l’éditeur Anagrama décide de suspendre « par mesure de prudence » la distribution de l’ouvrage. ​De nombreuses librairies en Espagne se sont engagées à ne jamais mettre l’ouvrage en rayon.

Ce crime est devenu, dans l’opinion publique, le symbole le plus effroyable de “la violence vicariante” ou “violence de genre par procuration” : exercer des mauvais traitements contre ses enfants afin de faire du mal à la mÚre.

Aujourd’hui, depuis sa cellule, José Bretón jubile car on parlera à nouveau de lui. Il est fier d’avoir « frÃŽlé le crime parfait ». Il n’exprime aucun regret. Aucun remords.

Le mal a un nom. Le mal a un visage. Le mal, c’est José Bretón.

La terre est sale ! Si Ú ne mvit ! Ngo Bagdeu!

Arol KETCH – 11.04.2025

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