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Boukar Batinda, figure énigmatique de la région septentrionale du Cameroun, incarne à lui seul lâambiguïté des héros populaires.
Pour lâadministration, il nâétait quâun malfrat, un homme sans foi ni loi, semant le trouble là où il passait. Mais pour les masses, il était bien plus que cela.
Aux yeux du peuple, il était un Robin des Bois des temps modernes, volant aux puissants pour rendre justice aux opprimés. Cette image, forgée par l’imagination fertile des griots, a transcendé la simple réalité.
Dans une société avide de héros, chaque exploit de Boukar Batinda a été magnifié, chaque acte enjolivé par les récits et les chants populaires.
Boukar Batinda est le fils dâun ancien sergent des troupes coloniales françaises en Afrique Equatoriale Française (AEF).
Il devient instituteur à lâécole principale de Kaélé, mais rapidement, les salaires impayés ternissent son enthousiasme et il abandonne. Admis au concours dâaide-gestionnaire, Boukar Batinda trouve un nouveau poste à la paierie-perception de Maroua. Câest là que son sens aigu de la justice le conduit à faire des découvertes inquiétantes. Il constate des détournements de fonds soigneusement orchestrés par les autorités administratives, en collusion avec des commerçants corrompus.
Indigné, Boukar décide de dénoncer ces malversations, mais ses appels restent ignorés. Frustré par le silence des autorités et le manque de justice, Boukar choisit une voie radicale.

Il décide de rendre justice à sa maniÚre et disparaît avec la caisse de la paierie-perception. Capturé peu aprÚs, il est transféré à la prison de Maroua, où il purgera une peine de deux ans, de 1967 à 1969. à sa sortie de prison, Boukar Batinda nâavait plus rien de lâhomme quâil était autrefois.
Connaissant parfaitement les lieux grâce à son passage en tant que magasinier durant son service militaire, il sâintroduit dans lâarmurerie de la compagnie de gendarmerie de Maroua et sâempare dâarmes et de munitions. Il devient un spécialiste des braquages armés.
Désormais bien équipé, Boukar Batinda forma une bande redoutable. Ensemble, ils sillonnaient Maroua et ses environs, semant la terreur à chaque passage. Ses cibles privilégiées étaient les hommes dâaffaires fortunés, ces alhajis qui sâétaient enrichis à force de transactions. Il les rançonnait directement chez eux, prenant soin de bien choisir ses proies. Cependant, Boukar ne gardait pas son butin pour lui seul.
Il partageait son butin avec ses principaux lieutenants, tandis que sa propre part était souvent offerte aux personnes âgées, donnant à son geste un parfum de rébellion justiciÚre. Ce mélange de terreur et de générosité contribua à forger la légende de Boukar Batinda, le bandit à la fois redouté et admiré.
Boukar reprenait ce que ces nantis avaient acquis de maniÚre frauduleuse, souvent au détriment des contribuables. Mais il nâétait pas un simple voleur : il redistribuait une partie de son butin aux plus démunis, sous forme dâaumÃŽne, renforçant ainsi son image de justicier.
Les nouveaux riches, plongés dans une véritable psychose, se barricadaient chez eux, redoutant le jour où Boukar viendrait frapper à leur porte. Pendant ce temps, le petit peuple exultait, voyant en lui un héros qui renversait lâordre établi.
Un guet-apens fut soigneusement préparé. Ce soir-là , sous la couverture de la nuit, un imposant contingent militaire venu de Yaoundé sâapprocha silencieusementâŠ..
Quelles sont les circonstances autour de lâarrestation de Boukar Batinda ? Que sâest-il réellement passé la nuit de son arrestation ?
Quand, où et comment fut-il exécuté ? Que sont devenus les membres de son gang ?
La suite en lisant « MystÚres et Légendes du Cameroun »
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Arol KETCH â 13.04.2025
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