vendredi, mars 7, 2025
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Lโ€™Armรฉe de Libรฉration Nationale du Kamerun (ALNK) voit le jour dans le Mungo en mai 1959 sous lโ€™impulsion du prรฉsident Fรฉlix Moumiรฉ. Cette crรฉation fait suite au refus de lโ€™ONU de prendre en compte les propositions de lโ€™UPC lors de la session spรฉciale de fรฉvrier-mars 1959.

En adoptant pour devise ยซย Vaincre ou mourirย ยป, lโ€™ALNK se pose en fer de lance de la rรฉsistance indรฉpendantiste.

La rรฉpression sโ€™intensifie aprรจs lโ€™assassinat de plusieurs leaders du Comitรฉ National dโ€™Organisation (CNO) et du SDNK, ainsi que celui dโ€™Um Nyobรจ le 13 septembre 1958. Ce contexte pousse les militants indรฉpendantistes ร  structurer une nouvelle force de rรฉsistance, et cโ€™est ainsi que lโ€™ALNK est officiellement fondรฉe le 31 mai 1959.

ร€ lโ€™aube de lโ€™indรฉpendance, cette organisation paramilitaire prend en charge les actions de lโ€™UPC avec un double objectif : obtenir une indรฉpendance rรฉelle, affranchie de lโ€™influence franรงaise et de ses รฉlites choisies, et rรฉunifier les deux Cameroun. Bien quโ€™elle sโ€™implante sur lโ€™ensemble du Southern Cameroons, son assise est particuliรจrement forte dans la rรฉgion Bamilรฉkรฉ et le Mungo.

Le 8 septembre 1961, Martin Singap, chef dโ€™รฉtat-major de lโ€™ALNK, tombe au combat alors quโ€™il avait ร  peine trente ans.

Quelques semaines plus tรดt, le 21 juillet 1961, Ernest Ouandiรฉ revient dans son refuge du Mungo avec la ferme intention de renforcer les effectifs et dโ€™organiser la lutte. Son retour marque un tournant : il impose une discipline rigoureuse au sein de lโ€™ALNK et interdit dรฉsormais toute forme dโ€™exaction, sous peine de sanctions.

Il rรฉvise les textes fondateurs, remplaรงant notamment les lois du 13 mai 1959 par un nouveau rรจglement intรฉrieur, officialisรฉ le 15 septembre 1961. Ce rรจglement stipule clairement que toute organisation militaire ou paramilitaire qui continuerait ร  se rรฉclamer de lโ€™UPC et de son armรฉe pour commettre des actes rรฉprรฉhensibles serait considรฉrรฉe comme servant la contre-rรฉvolution.

Dans le maquis du Mont Koupรฉ, un petit groupe accueille camarade ร‰mile. Parmi eux, Adolphe Makembe Tollo, alias Free Boy, un Pongo de Dibombari, qui occupe la fonction de secrรฉtaire administratif et commissaire politique de lโ€™ALNK. On retrouve รฉgalement David Mouague, alias Milton, un Akwa de Bonakouamouang, qui sera plus tard nommรฉ chef dโ€™รฉtat-major par Ernest Ouandiรฉ. Noรฉ Ekwalla Koum, prince Deรฏdo, rejoindra quant ร  lui la Chine pour se perfectionner en formation militaire.

Dโ€™autres figures majeures du mouvement dans le Mungo et au sein de lโ€™ALNK jouent un rรดle central dans la lutte. Parmi elles, Sosso Ekongolo, originaire de Mbanya (Yabassi), deviendra commandant dโ€™armes du Nkam, tandis que Ngomba Nsame, de Bwanjumba (Dibombari), sera nommรฉ commandant dโ€™armes ร  Dibombari.

Les proches collaborateurs dโ€™Ernest Ouandiรฉ dans le Mungo viennent dโ€™horizons divers et ne se limitent pas ร  son ethnie bamilรฉkรฉ. Leur engagement dรฉpasse toute appartenance ethnique, preuve que la lutte menรฉe par lโ€™ALNK ne saurait รชtre rรฉduite ร  un prรฉtendu complot bamilรฉkรฉ.

Leur engagement รฉtait dictรฉ par une cause nationale, celle de lโ€™indรฉpendance vรฉritable et de la rรฉunification du Cameroun, et non par des intรฉrรชts communautaires.

Lโ€™oubli est la ruse du diable !

Arol kETCH – 02.03.2025

Rat des archives

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