Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé Mayotte, semant la dévastation et la mort sur son passage. Cet événement tragique nous pousse à revenir sur lâhistoire de cette île, profondément liée à la symbolique de la mort.
En effet, le nom de Mayotte trouve ses racines dans le concept de la âmortâ. Les Arabes appelaient lâîle maouti ou mawet, termes signifiant « la mort » dans leur langue. Ce nom faisait référence à la dangerosité des récifs coralliens qui entourent lâîle et aux tempêtes fréquentes qui la frappaient.
Les marins arabes étaient les seuls à connaître les passages sécurisés dans les barriÚres coralliennes, mais les navires européens, tels que ceux des Portugais, se fracassaient systématiquement sur ces récifs, plongeant leurs équipages dans la mort. Câest ainsi que les Arabes baptisÚrent lâarchipel maouti, un nom qui évolua en « Mayotte » sous lâinfluence des Français.
Le premier nom européen donné à Mayotte par les navigateurs portugais au XVIe siÚcle fut île du Saint-Esprit. Cependant, depuis le 14 décembre 2024, on pourrait dire que le Saint-Esprit semble avoir abandonné lâîle.
Mayotte a connu une histoire coloniale complexe. Sous protectorat français jusquâen 1892, les Comores furent désignées « colonie de Mayotte et dépendances » dÚs 1908. Lâarchipel fut rattaché à Madagascar en 1912, avant dâêtre détaché en 1946 et représenté directement au Parlement français.
En 1958, lâAssemblée territoriale des Comores choisit le statut de territoire français dâoutre-mer. Lâîle obtint en 1961 un statut particulier, avec un haut-commissaire représentant la France et un président du Conseil de gouvernement désigné localement.
AprÚs lâindépendance de nombreux pays africains dans les années 1960, plusieurs intellectuels comoriens, influencés par les idéologies de Zanzibar, réclamaient lâindépendance. La France proposa alors un référendum en 1973. En décembre 1974, aprÚs ce référendum, les îles dâAnjouan, de la Grande Comore et de Mohéli optÚrent massivement pour lâindépendance (95%), tandis que Mayotte choisit de rester sous la souveraineté française à 65 %.
Le 6 juillet 1975, le président Ahmed Abdallah proclama lâindépendance des Comores, y compris Mayotte, au sein de « ses frontiÚres coloniales ». Cependant, Mayotte refusa dâintégrer le nouvel Ãtat comorien et, en 1976, un autre référendum confirma sa volonté de rester sous administration française.
à cette occasion, 99 % de la population se prononça pour maintenir Mayotte dans le giron de la République française, avec un statut de collectivité spéciale, qui fut accordé de maniÚre provisoire. En revanche, la République fédérale islamique des Comores fut proclamée en 1978.
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Arol KETCH â 20.12.2024
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