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Dans la quête dâun Cameroun meilleur, Edmond Kamguia sâimpose comme une figure incontournable, à la fois pour son engagement inlassable et les sacrifices consentis.
Ãditorialiste et consultant pour lâémission Droit de Réponse sur Equinoxe TV, son parcours est riche, exemplaire et malheureusement peu connu. Défenseur acharné de la démocratie et des libertés, il a souvent subi les représailles dâun régime hostile à la critique.
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Edmond Kamguia est né le 23 août 1967 à Douala au Cameroun. Entre 1991 et 1996, il a participé à de nombreuses marches pacifiques organisées par des journalistes des médias privés pour défendre la liberté de la presse. Ces manifestations, sévÚrement réprimées par les forces de lâordre, ont permis dâimportantes avancées, comme la levée de la suspension de certains journaux et, surtout, lâabolition de la censure le 4 janvier 1996.

Son activisme lui a valu dâêtre arrêté, détenu ou interpellé à plus de 30 reprises entre 1991 et 2000. Parmi ces épisodes, il a passé quatre jours en avril 2000 dans une cellule au sous-sol du Secrétariat dâÃtat à la Défense (SED) pour une histoire de poisson dâavril. Il partageait alors son espace avec des présumés assassins dâun juge et des membres dâun groupe sécessionniste arrêtés en octobre 1999.
Dans la nuit du 27 au 28 février 2004, il est violemment agressé à Douala; Il rentrait à son domicile aprÚs une rencontre avec Djeukam Tchameni. Dans la journée, il avait assisté à une conférence de presse donnée par lâancien bâtonnier Yondo Black. Cette attaque lui causa une fracture de la clavicule, nécessitant une intervention chirurgicale qui a nécessité une hospitalisation de plusieurs mois.
Edmond Kamguia a apporté son soutien au Comité de libération de Célestin Monga, qui avait été arrêté suite à la parution dans Le Messager du 27 décembre 1990 de l’article intitulé « Lettre ouverte à Paul Biya. La démocratie truquée ». Il a également eu l’honneur de faire partie des journalistes camerounais qui ont rencontré et échangé avec le romancier Mongo Beti lors de son retour au Cameroun le 4 mars 1991, aprÚs plus de trente ans d’exil en France.

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Edmond Kamguia a toujours refusé de se compromettre, malgré des propositions insistantes pour rejoindre le RDPC, le parti au pouvoir, ou des cercles ésotériques. Il a aussi décliné des opportunités à la CRTV, choisissant de rester fidÚle à la presse privée. Déjà à lâuniversité, il était perçu comme un opposant déterminé.

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Edmond Kamguia est un homme aux multiples facettes (…)
* Journalisme : DiplÃŽmé de lâESSTIC, spécialisé en sciences de la santé et de lâenvironnement.
* Diplomatie et Relations internationales : DiplÃŽmé de lâIRIC, avec une spécialisation en communication internationale. Il a été major de sa promotion à l’Iric Cuvée 1996.
* Droit : Licencié en droit public de lâUniversité de Yaoundé.
* Théologie : Formé à lâEcole supérieure des sciences religieuses et sociales de l’institut universitaire catholique Saint JérÃŽme de Douala et à lâÃcole cathédrale de théologie pour les laïcs.
Il est également enseignant-chercheur en droit, sciences politiques et communication, doctorant dans plusieurs disciplines (science politique, théologie, droit public et sciences de lâinformation et de la communication), et auteur de plusieurs publications.
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Edmond Kamguia débute dans le journalisme en octobre 1987. Il fait partie de lâéquipe fondatrice de La Nouvelle Expression, publiant son premier numéro le 28 février 1991. Rédacteur en chef de ce journal entre 1992 et 1993, puis entre 2000 et 2001, il en devient directeur des rédactions de 2001 à 2002 et conseiller éditorial à partir de 2002.

En parallÚle, il a été rédacteur en chef du journal Le Messager de Pius Njawe entre 1993 et 1996, ainsi que consultant bénévole pour lâémission Sweet Actu sur Sweet FM de 2012 à 2016. Depuis mai 2016, il est éditorialiste et consultant pour Droit de Réponse sur Equinoxe TV.
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Kamguia est lâauteur et le co-auteur de plusieurs ouvrages :
* Le journalisme du carton rouge : réflexions et chronologie des années orageuses (2003).
* Libres propos dâun visionnaire (2017), co-écrit avec Christian Cardinal Tumi.
* Paroles prophétiques dâun pasteur (2017), co-écrit avec Mgr Samuel Kleda.
* Contributions dans Guide du journaliste africain en environnement (1996) de David Ndachi Tagne et Repenser les relations internationales à partir de lâAfrique (2024) Sous la coordination scientifique du Pr Emmanuel Wonyu.
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Sur le plan associatif, Edmond Kamguia a été membre de plusieurs organisations, notamment de l’association Cap-Liberté de Djeukam Tchameni en 1991. Il est également l’un des membres fondateurs de l’Union des journalistes du Cameroun (UJC) en 1996 et du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) en 2002.
Ce dernier a joué un rÃŽle clé dans les réformes du métier de journaliste au Cameroun, notamment avec l’adoption, le 12 novembre 2008, de la Convention collective nationale des journalistes et des professionnels des métiers connexes de la communication sociale. Edmond Kamguia a également contribué à l’adoption, le 4 décembre 2012, du Code de bonne conduite pour la lutte contre la corruption dans les médias au Cameroun.
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Tout au long de sa carriÚre, il a reçu de nombreuses distinctions :
* Prix de lâexcellence académique à lâIRIC en 1998.
* Meilleur analyste politique du Cameroun (2018, 2020).
* Meilleur consultant médias / Ascom Prize pour lâexcellence africaine en communication (2021).
* Meilleur consultant médias du Boulevard 237 (2019, 2020, 2021).
* Meilleur panéliste des débats audiovisuels au Cameroun (2022).
En 2022, il décide de se retirer des compétitions pour laisser la chance à dâautres professionnels, une décision marquant son humilité.

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Beaucoup des anciens camarades dâEdmond Kamguia occupent aujourdâhui des postes influents au Cameroun et à lâétranger. Parmi eux :
* Achille Bassilekin, ministre des PME ;
* Madeleine Liguemoh Ondoua, ambassadrice du Cameroun aux Pays-Bas ;
* Des journalistes de renom comme Haman Mana, Angele Luh Mbazoa, Michel Sibenou, Richard Talla Todem, Benoît Effa Essomba, ou encore Marcelle Mpessa Mouangue.
Dâautres anciens promotionnaires de lâIRIC ont également brillé, comme Sylvestre Onana, chef du Centre de communication à lâambassade du Cameroun à Paris, ou Christian Wangue et Christopher Lobe Itoe, qui travaillaient à la présidence de la République avant leur décÚs. Mentionnons également Peter Ngu Tayong, ancien journaliste à la CRTV, récemment décédé.
Enfin, lâhonorable Patricia Tomaino, veuve Ndam Njoya, actuelle maire de Foumban, était sa camarade de classe. Ensemble, ils obtiennent leur licence en droit public en juin 1990 à lâUniversité de Yaoundé.
Un modÚle dâengagement et dâintégrité
Malgré les menaces, violences et tentatives de corruption, Edmond Kamguia reste fidÚle à ses principes. Ce parcours, marqué par une résilience exceptionnelle, fait de lui un modÚle pour les générations actuelles et futures.
Rappelons-nous que de telles figures méritent dâêtre protégées, célébrées et soutenues, car elles incarnent le courage et le sacrifice pour un Cameroun meilleur.
Lâoubli est la ruse du diable
Arol KETCH – 16.12.2024
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