En septembre 1991, le directoire de l’opposition camerounaise, en quête de changement, entame une tournée médiatisée dans plusieurs pays occidentaux. L’objectif est clair : dénoncer les atteintes aux droits de l’homme imputées au régime du président Paul Biya.
Face à ce qu’ils considèrent comme une dictature, les opposants adressent un ultimatum au chef de l’État et exigent l’organisation d’une Conférence Nationale Souveraine. Leur discours est sans équivoque : « Si Biya s’entête, nous le débarquons. »
Cependant, à leur retour au Cameroun, ce n’est pas une conférence nationale qu’ils obtiennent, mais une réponse d’une violence inouïe, que l’histoire retiendra sous le nom de « fessée nationale souveraine ».
Tout commence le 23 septembre 1991 lors d’une manifestation populaire à Douala, organisée par l’opposition pour exiger cette fameuse conférence. Le directoire, composé de figures de proue telles que Samuel Eboua (président du directoire), Sindjoun Pokam, Augustin Frédéric Kodock, Jean-Jacques Ekindi, Charles Tchoungang, Siméon Kiussu, Alexander Taku, et Gustave Essaka etc défie ouvertement le régime.
Leur détermination à défier Paul Biya leur vaudra une répression brutale.
Les principaux leaders sont arrêtés et conduits à la gendarmerie du port à Douala. Là, ils sont déshabillés, allongés sur le sol d’une cellule insalubre, avant d’être soumis à des tortures inhumaines.
Fouettés sur les fesses et les plantes des pieds, ils subissent un traitement humiliant et douloureux. Parmi eux, Samuel Eboua, ancien ministre, ancien secrétaire général de la présidence et président du directoire de l’opposition, fait figure de cible privilégiée. Malgré son âge avancé (67 ans), il est violemment torturé, au même titre que des figures comme Anicet Ekani, Henriette Ekwe, Gustave Essaka et Jean-Jacques Ekindi. Ce dernier, particulièrement torturé à coups de machette, voit ses pieds gonfler à un point tel qu’ils ressemblent à deux ballons de football.
Pour Samuel Eboua, cette épreuve est un traumatisme physique et psychologique. La violence des coups qu’il reçoit provoque des blessures si graves que lui et plusieurs autres victimes doivent être évacués vers une clinique, le corps en feu et les pieds enflés. Profondément ému, l’ancien ministre confie avoir frôlé la mort.
Cette « fessée nationale souveraine » est une démonstration implacable de la répression du régime Biya. Derrière l’humiliation publique infligée aux opposants, il s’agit pour le pouvoir de réaffirmer sa domination, d’intimider ses adversaires et de prouver la force de ses institutions, soutenues par une armée fidèle et implacable. Cet épisode doit rester gravé dans l’histoire comme un symbole de la violence politique et de la lutte pour la démocratie au Cameroun.
Depuis lors toute violence en public exercée par l’Etat, monstre froid est qualifiée de « fessée nationale souveraine »
L’oubli est la ruse du diable !
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Arol KETCH – 16.11.2024
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