A l’occasion de la journée internationale de la femme africaine ( 31 juillet), nous rendons hommage à une femme qui a marqué son temps; véritable source d’inspiration pour la femme africaine : Thérèse Sita Bella
Thérèse Sita Bella était une véritable touche-à-tout : réalisatrice, journaliste, pilote d’avion, écrivaine, guitariste, modèle.
Thérèse Sita-Bella ( Thérèse Bella-Mbida) est née en 1932. Elle est éduquée par les missionnaires catholiques. Après son baccalauréat obtenu au lycée Leclerc de Yaoundé au milieu des années 50, elle est envoyée en France pour devenir infirmière et assistante sociale.
Arrivée en France, elle se passionne pour la culture et les médias. Elle écume les journaux, les radios, les scènes de musique et de théâtre. Elle accumule les diplômes et formations dans plusieurs domaines : CAP d’art ménager, brevet et licence de pilotage pour avion monomoteurs, monitrice de colonies de vacances et de l’orientation à la fonction publique internationale etc.
C’est en France que son intérêt pour le journalisme et le cinéma se développe. Elle est la toute première journaliste camerounaise. Entre 1955 et 1956, elle anime des programmes spécialisés pour l’Afrique à la SORAFOM ( Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer) d’où elle est diplômée.
Elle obtient deux BAC en France respectivement en 1956 et 1957. En 1958, Bingo publie un article sur elle; son parcours séduit. C’est ainsi qu’elle se retrouve journaliste à la revue “ vie africaine” qu’elle co-crée. Elle est la seule femme africaine parmi les rédacteurs.
En 1960, elle réussit son concours d’entrée à la BBC mais demeure attachée à la revue “ vie africaine”. A cette même époque, elle travaille également pour la radio allemande, la Deutsche Welle. Sita Bella a aussi collaboré avec la Voix de l’Amérique. Très curieuse, elle suit aussi des enseignements cinématographiques et réalise en 1963 le fameux documentaire “ Tam -tam à Paris”. Ce documentaire suit une troupe de l’Ensemble national camerounais lors d’une tournée à Paris. C’est le premier film d’une femme d’Afrique subsaharienne.
Sita Bella est la première cinéaste du Cameroun et d’Afrique noire. En 1969, Tam-Tam à Paris est présenté à la première semaine du cinéma africain qui deviendra plus tard le FESPACO. Ses multiples expériences l’ont amenée à sillonner le monde. En 1966, la revue “ vie africaine” cesse de paraître et Sita Bella prépare son retour au pays natal. A son retour en 1967, elle travaille comme pigiste à l’ACAP et est ensuite recrutée au ministère de l’information et du tourisme; devenue par la suite ministère de l’information et de la culture.
Elle y occupe plusieurs postes de responsabilités. Après un détour à l’union nationale des travailleurs du Cameroun devenu Organisation syndicale des travailleurs du Cameroun où elle a créé le service de presse et d’information; elle revient au ministère de l’information et de la culture à la tête de la direction de la cinématographie. Elle a aussi été chef adjointe de l’information.
Thérèse Sita Bella est la toute première pilote camerounaise. Véritable touche à tout; elle avait comme autres passions: le cinéma, la musique ( elle jouait de la guitare), le chant ( elle chantait dans des chorales) la couture, l’écriture etc. Cette hyperactive était aussi membre de plusieurs associations : la croix rouge camerounaise, l’international Women’s club etc.
Très occupée par ses différentes activités, était sans époux et sans enfant. En 1988, elle disait au journaliste David Ndachi Tagne : “ Le mariage est une institution de protection. j’étais prise dans la tourmente; et je n’ai pas eu le temps de me laisser courtiser. je suis une femme impossible”.
A sa retraite, elle crée le journal « Newstar » pour vivre sa passion pour le journalisme. Un projet qui mourra faute de financement. Thérèse Sita-Bella est une féministe qui a ouvert la voie à de nombreuses femmes camerounaises et africaines; un modèle qui devrait inspirer les générations futures. Démunie et seule, elle avait été expulsée de son logement du Camp Sic de la Cité Verte à Yaoundé et avait été recueillie dans un centre pour personnes âgées (le centre Béthanie Viacam).
Elle est morte dans l’abandon, la solitude, l’anonymat et le dénuement le 27 février 2006. Son nom a été donné à une salle culturelle.
L’oubli est la ruse du diable
La terre est sale ! Si è ne mvit ! Ngo Bagde !
Arol KETCH – 31.07.2024
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