Située à Yaoundé, cette caserne abrite le Commandement des Écoles et Centres d’Instruction de la Gendarmerie (CECIG). Ce camp doit son nom au gendarme auxiliaire Moussa YEYAP.
Né en 1929 à à Mambain (Foumban) dans le département du Noun, intègre la Gendarmerie Nationale comme élève Auxiliaire de Gendarmerie de l’Afrique Équatoriale Française (A.E.F- Cameroun).
En mai 1955, de violentes émeutes indépendantistes éclatent en réponse aux représailles indiscriminées des forces de l’ordre, entraînant l’interdiction de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et la répression de ses militants.
En décembre 1956, Pierre Messmer, alors haut-commissaire de la France au Cameroun, décide de convoquer des élections, bien que l’UPC soit toujours interdite et que l’administration favorise des partis opposés à l’UPC. Cette décision fait dégénérer la situation en conflit armé.
L’UPC décide d’empêcher purement et simplement le scrutin auquel elle est exclue. L’UPC met sur pied en urgence une structure paramilitaire; le comité national d’organisation (CNO). Le chef d’Etat major du CNO, Foe Gorgon s’installe à Yaoundé. En effet, forcée de passer dans la clandestinité, l’UPC opte alors pour la lutte armée afin de conquérir l’indépendance du Cameroun.
Lors d’une opération de rétablissement de l’ordre menée le 17 décembre 1956, au quartier Briqueterie à Yaoundé. Le gendarme Moussa YEYAP et ses camarades tombent dans une embuscade des nationalistes de l’UPC appelés à l’époque “maquisards”.
Moussa YEYAP met en déroute quelques assaillants et le groupe de gendarmes amorce un retour vers leur caserne pour chercher du renfort. Confronté à la ténacité des assaillants, Moussa YEYAP se constitue en chair à canon pour protéger ses camarades et leur permettre d’opérer un repli stratégique.
Touché par balles et gravement blessé, YEYAP se met à l’abri. Habité par l’instinct de survie, il réussit lui aussi à regagner la caserne en rampant. Seulement, on ne peut plus rien pour lui; il a perdu beaucoup de sang. Il meurt dans la cour de la caserne. Il laisse une épouse et deux enfants éplorés.
Pour honorer sa mémoire, le 19 décembre de la même année, au cours d’une cérémonie solennelle au Groupe d’Escadrons GOUBDO et ZOUA, Pierre MESSMER, Haut-Commissaire de la République Française au Cameroun, décerne à titre posthume à YEYAP, deux distinctions honorifiques. Son nom est donné à la caserne. Une stèle et un monument à son image ont été également érigés à l’entrée de cette caserne.
La guerre s’intensifie et l’administration coloniale craint de revivre le spectre de la guerre d’Indochine que la France venait alors de perdre. Elle décide d’utiliser les grands moyens. Des renforts militaires arrivent. Le jeune Sergent Marien Ngouabi ( futur président de la République du Congo) fait partie du deuxième bataillon des tirailleurs affectés pour mener la guerre aux nationalistes camerounais.
Il en sortira totalement changé et profondément bouleversé par l’atrocité des sévices infligés aux nationalistes qui se battaient pour l’unité et l’indépendance de leur pays.
Il relatait ainsi son séjour au Cameroun : « J’ai été confronté aux massacres, de villages entiers brûlés avec tous les habitants sans distinction aucune, des femmes froidement éventrées, des fuites éperdues à travers la forêt et les montagnes, de la désolation sur l’ensemble des régions Bassa et Bamiléké ».
Source image : Gendarmerie nationale du Cameroun
Arol KETCH – 14.07.2024
Rat des archives
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