AfriqueBiographieCamerounHistoire

Gabriel ABOLO, Jeune nationaliste camerounais oublié

Ce nom ne vous dira certainement rien. Il est même impossible de mettre une simple image sur son nom et pourtant, ce nationaliste a milité pour l’indépendance du Cameroun. Malheureusement, il est aujourd’hui totalement oublié. Parce que l’oubli est la ruse du diable, nous avons décidé de lui rendre hommage.
ABOLO Gabriel est né à Endengue dans l’arrondissement de Djoum, dans la région du Sud Cameroun. Il fait ses études secondaires au lycée Leclerc de Yaoundé. C’est un élève extrêmement brillant, excellent mathématicien.
Au lycée Leclerc, il fait parler de lui grâce à son engagement syndical et politique débordant. Très sensible au combat de l’UPC pour la libération du Cameroun, le jeune lycéen sensibilise et forme ses camarades. C’est grâce à lui que plusieurs de ses camarades vont s’intéresser aux idées de l’UPC parmi ceux-ci Njiawouo Nicanor.
En effet, ABOLO; jeune Upéciste originaire du pays bulu a profondément influencé ses camarades et les a ralliés à la cause de l’UPC. Sous son influence, plusieurs élèves du Lycée Leclerc adhèrent à l’UPC.
ABOLO était prédestiné à un bel avenir. Il s’était fait remarquer par ses contacts suivis avec Gaston Donnat ( syndicaliste français qui a réveillé la conscience nationale camerounaise par l’initiation des combattants de l’indépendance au syndicalisme et à la lutte politique).


ABOLO est le meneur des principales grèves au lycée Leclerc. En 1952, il mène une grande grève qui voit l’intervention de la France à travers Louis Paul Aujoulat Aujoulat, Ministre de la France d’Outre-mer.
A cette époque, les élèves qui réussissent leur baccalauréat, obtiennent systématiquement la bourse coloniale pour poursuivre leurs études en France. C’est ainsi qu’ABOLO et ses camarades se retrouvent en France. A l’université de Clermont Ferrand puis à la Sorbonne en 1955.
La plupart des jeunes étudiants camerounais résidant en Occident, et notamment en France et en Grande-Bretagne, deviennent militants de l’UPC en 1955, après les massacres de mai et l’interdiction de l’UPC le 13 juillet 1955.


Parallèlement à ses études, ABOLO continue à vivre son engagement dans la première section de l’UPC de France dont il a œuvré à la création.
Il milite à la fois au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), l’Union nationale des Étudiants du Kamerun (UNEK), le parti communiste français. En effet, dès son arrivée à Clermont-Ferrand, il s’affichait ouvertement comme membre du parti communiste français (PCF).
Gabriel ABOLO et ses camarades militent activement pour l’indépendance du Cameroun. ABOLO est sur tous les fronts. Il envoie plusieurs correspondances aux nations unies pour dénoncer le colonialisme français et réclamer l’indépendance du Cameroun.


En septembre 1958 il prend part au 5ème congrès de l’Union Internationale des Étudiants (UIE) tenu à Pékin en Chine.
Le 17 octobre 1958, Gabriel ABOLO meurt dans un crash d’avion de retour de ce congrès; il n’avait pas 30 ans.
A ce congrès de l’Union des étudiants, une délégation africaine avec comme membre Gabriel ABOLO avait été reçue par le président Mao Tsé Toung. Gabriel ABOLO fera tellement bonne impression que le responsable russe chargé de l’organisation du voyage retour décida de surclasser ABOLO.
Le chef de de la délégation de la FEANF sera envoyé dans le petit avion et au lieu de voyager dans le petit avion avec les autres ( Abolo prendra sa place); on décida de faire voyager ABOLO dans le splendide Tupolev réservé aux privilégiés. Tous les passagers du Tupolev vont périr. L’avion s’est écrasé dans la région de Mongolie en territoire soviétique. C’est ainsi que le camarade dont la place fut cédée à ABOLO échappa à la mort.
ABOLO Gabriel est aujourd’hui totalement oublié dans son pays le Cameroun. Impossible de trouver rien qu’une photo de lui.
L’oubli est la ruse du diable !
La terre est sale ! Si è ne mvit ! Ngo Badge !
Arol KETCH – 09.07.2024
Rat des archives

Spread the love

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!