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L’indépendantiste Christian Tein va être déporté en France à Mulhouse

L’indépendantiste Christian Tein va être déporté en France à Mulhouse

Cette pratique qui vise à déporter et à incarcérer les leaders indépendantistes et nationalistes a longtemps été pratiquée par la France coloniale. Des siècles plus tard; ça continue. Je vais vous lister quelques exemples dans l’Histoire africaine.

Christian Tein est chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), collectif pro-indépendantiste. Il s’est activement mobilisé contre le projet de dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.  Interpellé le 19 juin, a été notifié par un juge le samedi 22 juin, de son placement à venir en détention provisoire à Mulhouse.

Plusieurs autres indépendantistes sont concernés par ces mesures de “déportation”. Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit partir pour la prison de Dijon. Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand.

La France coloniale a longtemps pratiqué ces mesures contre les nationalistes et indépendantistes qui se sont opposés à sa politique coloniale.

— Pierre André Grenard Matsoua

Pierre André Grenard Matsoua est un homme politique et nationaliste du Congo Brazzaville qui s’est vaillamment battu pour la libération et l’émancipation de son peuple.André Matsoua s’est fortement opposé au régime colonial. En 1926, il fonde à Paris l’Amical des Originaires de l’A.E. F (Afrique Equatoriale Française). 

Ce mouvement rencontre un succès foudroyant parmi le groupe Bakongo de Brazzaville, puis à Libreville et à Bangui à tel point que les autorités coloniales en furent très inquiètes.

Apeurées, les autorités coloniales répriment violemment le mouvement d’André Matsoua dès 1929. Condamné à Brazzaville en avril 1930, Matsoua est déporté au Tchad.

Le sultan Ibrahim Njoya

Né en 1876 , Le sultan Ibrahim Njoya a été Roi des Bamouns au Cameroun. Il  n’avait que 3 ans lorsque son père Nsangou est mort sur le champ de bataille. Il monte sur le trône à l’âge de 11 ans et devient le 17e roi de la dynastie des Ncharé Yen. 

Son règne dure 46 ans jusqu’au 30 mai 1933, date à laquelle il meurt déporté à Yaoundé où il est placé en résidence surveillée depuis 1931 par l’administration française qui le soupçonne d’être proche des allemands.

Béhanzin

Roi du Dahomey en 1890, Béhanzin a lutté contre l’invasion des troupes françaises paradoxalement commandées par le général Dodds, auquel il dut se rendre en 1894.

Réfugié à Atchérigbé, le roi déchu Béhanzin avait mis en place un système astucieux d’espionnage et de détection des mouvements français ; ce qui lui permettait d’échapper sans cesse aux nombreuses expéditions lancées à sa recherche.

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Il sera trahi par son frère qui va révéler sa cachette. Déporté au fort Tartenson (Martinique) puis en résidence surveillée à Fort-de-France, il est enfin libéré en 1906 sur les instances de l’homme politique guadeloupéen Gerville-Réache et assigné à résidence en Algérie où il meurt en 1906.

Ahmed Ben Bella

Ahmed Ben Bella est un combattant de l’indépendance algérienne et un homme d’État algérien, premier président de l’Algérie indépendante. Il a été déporté en France par les autorités coloniales françaises en 1956. Il sera emprisonné en France pendant 6 ans.

Mohamed V

Sidi Mohamed (Mohamed V) a été le sultan du Maroc (1927-1957) et roi du Maroc (1957-1961).  Ayant pris le parti des nationalistes prônant l’indépendance du pays, il est arrêté le 20 août 1953 par les autorités françaises qui occupaient le Maroc et déporté avec sa famille, vers la Corse puis vers Madagascar. La France décide de remplacer le sultan par un cousin plus docile : Mohamed ben Arafa. 

Cet événement va provoquer un sursaut nationaliste du peuple marocain. En effet, cette déportation entraîne une intensification des manifestations et des actes de résistance. Face à une situation de plus en plus ingérable, les autorités françaises autorisent le retour de Mohammed V le 16 novembre 1955. C’est le début du mouvement politique qui conduira à l’indépendance.

Samory Touré

Samory Touré est né vers 1840 à Miniambaladougou (Guinée).  Il a lutté contre la pénétration coloniale en Afrique de l’Ouest. De 1870 à 1875, il étend son autorité religieuse, militaire et politique sur une vaste région qui s’étend de la haute-Guinée au sud du Mali. Il devient le chef de guerre et retrouve à la tête d’un véritable État : l’empire Wassoulou.

A partir de 1891, la lutte de Samory avec les Français est sans merci. Il organisa sa défense en mettant sur pied une armée disciplinée de 35 000 fantassins et 3000 cavaliers et résista pendant 16 ans. Finalement, à la suite d’une offensive générale de l’armée coloniale, il est capturé par le capitaine Gouraud le 29 septembre 1898 et déporté au Gabon où il meurt deux ans plus tard.

La déportation est une arme courante utilisée par les puissances coloniales pour réprimer les nationalistes et indépendantistes. Cette action vise à neutraliser leur influence.

—  Alpha Yaya Diallo

Alpha Yaya Diallo (1830 – 10 octobre 1912) est un guerrier peul connu sous le nom de « roi » de Labé, l’une des provinces du Fouta-Djalon.

À son retour d’exil forcé (1905-1910) au Dahomey (actuel Bénin) sous l’accusation de fomenter un soulèvement contre l’autorité coloniale française, il fut à nouveau arrêté à Conakry et condamné à la déportation définitive et incarcéré au bagne sec de Port-Étienne (aujourd’hui Nouadhibou, Mauritanie), où il mourut en 1912.

—   Cheikh Ahmadou Bamba

Il est l’une des figures les plus importantes du soufisme au Sénégal. 

En 1889, après avoir constaté que trop de personnes lui vouaient un serment d’allégeance, le gouverneur français Clément Thomas donne l’ordre à Ahmadou Bamba de renvoyer ses disciples chez eux, mais ses directives demeurent sans effet. 

Devenu opposant à l’administration coloniale, Il est embarqué le 21 septembre 1895 dans un paquebot brésilien et déporté au Gabon où il passe sept années. L’objectif visé par l’autorité coloniale était sa suppression pure et simple.

En 1902, Il est de retour d’exil, est accueilli par ses disciples et acclamé par la foule. On le croyait décédé.  Les mouvements de foule autour de lui inquiètent l’administration coloniale qui décide de l’arrêter, et le déporte en Mauritanie où il passe 4 ans et est de retour au Sénégal en 1907. 

La liste n’est pas exhaustive; complétez la.

Solidarité avec le peuple Kanak!  L’oubli est la ruse du diable ! 

Source : Arol KETCH

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