On parle très souvent de la tentative de coup d’Etat manqué du 6 avril 1984 mais les mémoires tendent à oublier “ le complot contre la sécurité de la République” d’août 1983. En effet, le lundi 22 août 1983, un an après son arrivée au pouvoir, le président Paul Biya révèle dans un message radio adressé à la nation la découverte d’un complot contre l’Etat : “ Les services nationaux de sécurité ont appréhendé des individus dont la mission était de porter atteinte à la sécurité de la République. Ces individus , contre lesquels des sanctions appropriées à leurs activités criminelles seront prises conformément à la loi, sont passés aux aveux complets ”.
Paul Biya va prendre des mesures fortes en vue selon lui, « de sauvegarder la sécurité nationale ». Parmi ces mesures, un remaniement ministériel. Anyang Luc est nommé Premier ministre par intérim cumulativement avec ses fonctions de ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales. Andze Tsoungui est nommé ministre des forces armées. Sadou Hayatou est nommé ministre de l’agriculture.
Un État -major des armées est créé avec à sa tête le général de Division Semengue Pierre.
L’une des mesures fortes est la création de nouvelles provinces, de nouveaux départements et arrondissements.
La province du nord est éclatée en trois nouvelles provinces : Extrême nord, Nord, Adamaoua. La province du Centre Sud est éclatée en deux provinces : Centre et Sud.
On n’a jamais su quels étaient concrètement les exécutants de ce “complot”. On n’a jamais vu les fameux exécutants.
Tout porte à croire que ce n’était qu’un grossier montage qui avait pour objectif de permettre à l’aile dure autour de Paul Biya de prendre la main sur tous les leviers du pouvoir. Il s’agit du clan tribal qui faisait pression sur Paul Biya, afin que ce dernier se démarque de Ahidjo.
C’est aussi en se référant à ce supposé “complot” que plusieurs personnes affirment que le coup d’État manqué d’Avril 1984 n’était qu’un montage. Pour eux, c’était un prétexte pour traquer et éliminer tous les proches de l’ancien président Ahidjo.
Selon Jean Fochivé : “ Après l’échec du grossier montage du mois d‟août 1983, ils voulaient Ahidjo mort, parce qu’il avait encore beaucoup d’hommes à lui au sein du gouvernement, surtout ceux originaires du Nord. Il fallait trouver un moyen pour éliminer (politiquement et physiquement) M. Ahidjo et affaiblir les hommes politiques du Nord.
Tout ce programme n’était pas facile à exécuter, d’autant moins que l’armée camerounaise, surtout la garde républicaine, était entre leurs mains ( des proches de Ahidjo). La fonction publique elle aussi regorgeait de jeunes administrateurs civils de la même province et qui occupaient d’importants postes de commandement. Il fallait déraciner tout ce que les nordistes au pouvoir depuis trente ans, avaient implanté”.
Le livre Les révélations de Jean Fochivé évoque ce complot manqué et revient de manière détaillée sur la tentative de putsch de 1984.
Ce livre est disponible
Librairie des peuples noirs, Montée SNI, Immeuble Don Bosco
Yaoundé : 6 56 14 79 36
Douala : 6 99 25 15 80
FNAC Bali
En ligne sur Amazon
https://www.amazon.fr/dp/2492170160
https://www.amazon.com/dp/2492170160
L’oubli est la ruse du diable
Arol KETCH – 28.03.2024
En septembre 1991, le directoire de l’opposition camerounaise, en quête de changement, entame une tournée…
Le stade Tata Raphaël est un stade de Kinshasa en République démocratique du Congo, situé…
Mansa Moussa, roi de l'empire du Mali de 1312 à 1337, est considéré comme l’homme…
C’est une actualité qui a fait les choux gras de la presse au milieu des…
Leur arme ? Les doigts. Leur méthode ? La chatouille.. Cela peut faire doucement sourire;…