C’est l’histoire d’une jeune comorienne née en région parisienne qui prend l’avion pour la première fois afin de se rendre aux comores. L’avion s’écrase dans l’Océan indien et elle sera la survivante.
Bahia Bakari est née le 15 août 1996 à Evry en France dans une famille modeste. Sa mère est femme au foyer et son père est concierge. Ses parents ( Aziza Aboudou et Kasim Bakari) sont tous les deux originaires de Nioumadzaha Mvoumbari, un village aux Comores. Bahia est l’aînée d’une fratrie de quatre enfants.
Ses parents lui parlent régulièrement des Comores et Bahia rêve de visiter le pays de ses ancêtres. Seulement, le voyage est très coûteux. A l’été 2009, ses parents cassent leur tirelire et programment un voyage pour les Comores. Bahia est aux anges car elle est l’heureuse élue qui accompagnera sa mère.
Ce matin de juin 2009, la jeune fille de 12 ans prend l’avion pour la toute première fois aux côtés de sa mère. Elles voyagent avec la compagnie Yemenia Airways. Le voyage s’annonce très long.
Le périple commence depuis Paris sur le vol Yemenia 749 qui fait escale Marseille et atterrit à Sanaa au Yémen. A Sanaa, les passagers montent à bord du vol 626, un Airbus A310-324, qui doit les conduire aux Comores, avec une escale à Djibouti.
Bahia a les yeux rivés sur le hublot durant tout le voyage. Elle admire la beauté de ce qu’elle aperçoit depuis le ciel. Sa mère Aziza, lui demande régulièrement d’arrêter de poser sa tête contre le hublot au risque de se casser le nez . A quelques minutes de la destination finale, le commandant de bord annonce l’imminence de l’atterrissage mais il se produit l’imaginable.
Les secousses se font de plus en plus violentes, les passagers paniquent, crient, pleurent, les lumières s’éteignent, les masques à oxygène tombent; l’avion chute et s’écrase dans l’océan indien. Bahia est éjectée de l’avion et se retrouve au milieu des débris. Elle réussit à s’accrocher pendant 11 heures à une épave flottante.
Et pourtant, dans la pénombre de la nuit, elle n’a pas encore compris que l’avion a crashé. Elle est persuadée qu’elle a été éjectée de l’avion et est tombée à l’eau parce qu’elle s’est trop collée au hublot.
Pour elle, l’avion et les autres passagers sont sûrement arrivés à destination et sa mère est probablement en train de faire le nécessaire pour venir la chercher. C’est cette idée qui l’aidera à tenir. Très proche de sa mère, Bahia est persuadée que celle-ci est en train de la chercher. Bahia s’accroche pour sa mère.
Bien que n’ayant pas de gilet de sauvetage et dotée de compétences minimales en natation, Bahia s’accroche à la vie. Ayant appris la nouvelle du crash, de nombreux navires privés s’y rendent dans l’optique de sauver des vies. Lorsque Bahia aperçoit le navire Sima Com 2, elle se met à crier à l’aide.
L’équipage lui lance un gilet mais elle est trop épuisée pour l’attraper. Soudain, une grosse vague la renverse et elle disparaît. C’est alors que Libounah, l’un des membres de l’équipage décide au péril de sa vie de sauter à l’eau pour aller sauver la fillette.
Il y avait 153 passagers à bord de l’avion. Bahia sera l’unique survivante. Blessée et brûlée, elle souffre mais ne peut s’empêcher de demander à voir sa mère.
Bahia est rapatriée en France à bord d’un avion privé du gouvernement; elle passera 3 semaines dans un hôpital parisien. L’un de ses premiers visiteurs était alors le président français Nicolas Sarkozy, qui lui promettra de la recevoir à l’Élysée avec toute sa famille. Promesse qu’il ne tiendra jamais.
Bahia prend de plein fouet l’annonce de la mort de sa mère dont le corps est retrouvé, puis enterré aux Comores. En 2010, paraît son , « Moi Bahia, la miraculée », co-écrit avec Omar Guendouz.
Aujourd’hui Bahia est une jeune femme, elle travaille dans l’immobilier et a repris l’avion, deux ans après le crash, pour retourner aux Comores sur la tombe de sa mère.
L’oubli est la ruse du diable!
Arol KETCH – 09.02.2024
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