Né le 4 juin 1915 à Bamako, Modibo Keita est Premier président de la République du Mali. Fervent défenseur du panafricanisme, l’unité africaine était son crédo et passait même avant la souveraineté de son pays.
C’est dans ce sillage, qu’il a œuvré pour la création de la Fédération du Mali avec Léopold Sédar Senghor. Après l’éclatement de la fédération du Mali, Modibo Keïta proclame le 22 septembre 1960 l’indépendance du Soudan français qui devient la République du Mali en adoptant le nom du prestigieux empire médiéval du Mali.
Toujours dans un souci d’œuvrer pour l’unité africaine, il fonde l’Union des États de l’Afrique de l’Ouest. Il est l’un des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont il a participé à la rédaction de la charte.
En 1967, il déclenche la “révolution active”; suspend la constitution en créant le Comité national de défense de la révolution. La dévaluation du franc malien engendre un mécontentement; la grogne monte au sein de l’armée. Le socialisme de Modibo est décrié.
Le 19 novembre Modibo Keita est renversé par un coup d’État organisé par le lieutenant Moussa Traoré. Modibo se rend à la junte militaire sans riposter. Au lendemain du coup d’État , Modibo Keita est envoyé au camp de Kidal dans le nord-est du pays. Il est soumis à un isolement presque total. Mais son absence ne fait qu’accentuer son prestige.
Le peuple malien commence à réclamer le président déchu Modibo Keïta. Les maliens bravent l’autorité militaire et organisent le 8 mai 1977 des manifestations aux cris de “vives Modibo”. Le nouveau pouvoir en place craint une révolution populaire visant à réinstaller Modibo Keïta. Il faut l’éliminer. Une semaine plus tard, la triste nouvelle tombe.
Le 16 mai 1977, on annonce la mort de Modibo Keïta en détention des suites d’un oedème aigu des poumons. Il avait 61 ans. Sa mort est suspecte. Le communiqué annonçant la mort de Modibo fera l’objet d’une bombe. Ses obsèques donnent lieu à d’importantes manifestations.
Pour les manifestants, Modibo a été assassiné. Il y avait tellement de monde à ses funérailles que le cimetière était plein à craquer. Les jeunes qui appréciaient Modibo, voulaient porter son corps pour le remettre à “ceux qui l’ont tué”. Il a fallu l’intervention énergétique des parachutistes pour empêcher la foule en furie d’investir le siège du comité militaire. Le terrible Tiécoro Bagayoko aux commandes de la sûreté nationale entre en scène et réprime sévèrement les manifestations.
La situation est telle que le président Moussa Traoré est obligé d’intervenir à Radio Mali pour calmer le peuple et donner une version « officielle » du décès de Modibo Keïta, qui ne convainc personne.
Les proches de Modibo Keïta soutiennent qu’il a été assassiné par les services de sécurité maliens. Des sources évoquent un repas empoisonné. Mais, les proches de Modibo parlent plutôt d’une injection mortelle.
Modibo Keïta est réhabilité en 1992 à la chute du régime de Moussa Traoré par le nouveau président Alpha Oumar Konaré.
L’oubli est la ruse du diable
Arol KETCH – 11.12.2023
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