John Fru Ndi qui a incarné pendant plusieurs années la figure du principal opposant à Paul Biya est décédé. C’est une page de l’histoire politique du Cameroun qui se tourne avec lui.
Ni John Fru Ndi est un homme politique et homme d’affaires camerounais né en 1941. Le titre « Ni », est un signe de respect qui lui a été donné à sa naissance. Il est le fondateur et dirigeant du parti camerounais d’opposition Social Démocratique Front (SDF).
John Fru Ndi est surnommé « Chairman » par les Camerounais en référence au titre anglophone de président de son parti.
La presse locale l’a surnommé, « le libraire de Ntarikon » en allusion au métier de libraire qu’il a longtemps exercé dans son quartier Ntarikon.
Candidat régulier aux élections présidentielles de 1992, 2004 et 2011, il a fait rêver le peuple camerounais qui voyait en lui l’espoir du changement en 1992.
Très populaire auprès du bas peuple, il enflammait les foules dans des meetings populaires en clamant, le poing levé, Power to the people ! (pouvoir au peuple !), Sofer Don finish (la souffrance est finie).
On s’accorde aujourd’hui à reconnaître qu’il avait remporté le scrutin présidentiel de 1992. Lors de la toute première élection présidentielle pluraliste du Cameroun organisée en 1992, il bat Paul Biya candidat sortant au pouvoir depuis 1982. Mais bénéficiant du soutien de la cour suprême et du soutien de quelques puissances étrangères, Paul Biya se déclare vainqueur et fait mettre « le libraire de Ntarikon » en résidence surveillée pendant plusieurs mois dans son quartier de Ntarikon.
A la tête de son parti depuis 1992, le « chairman » a été soupçonné des années plus tard de travailler en intelligence avec le parti au Pouvoir Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
La presse camerounaise l’avait même soupçonnée d’être l’une des plus grosses fortunes de la région du Nord-Ouest, il aurait accumulé une immense fortune provenant de ses deals politiques avec le chef de l’État camerounais en fonction.
Le « chairman » a toujours nié ces accusations.
La crise anglophone qui frappe les régions du Nord-Ouest et du Sud -Ouest a largement contribué à fragiliser son parti SDF qui n’a plus d’assises.
Il a été enlevé par les séparatistes alors qu’il se rendait à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, pour assister aux funérailles de Joseph Banadzem, chef du groupe parlementaire du SDF
Lors de l’élection présidentielle de 2018 le SDF a enregistré son pire score de l’histoire.
Les exclusions de plusieurs figures emblématiques du parti font du SDF, une coquille vide à tel point qu’on se demande si ce parti subsistera à la mort de John Fru Ndi.
Arol KETCH – 13.06.2023
Rat des archives
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