L’assassinat de Raspoutine

C’est l’histoire d’un personnage mystique et mythique qui a marqué l’Histoire de la Russie. Il a été guérisseur, chaman, mage, bête de sexe, gourou, conseiller occulte. Très jeune, il est déjà sollicité pour ses pouvoirs d’apaisement sur les animaux. Ce fin connaisseur de la Bible, marié et père de trois enfants alterne une vie de paysan et de longues retraites dans les monastères.
Symbole de la Russie paysanne et du crépuscule du tsarisme, Raspoutine était un mage errant qui propageait la foi en Dieu, guérissait les petites gens et les notables. Rien à priori, ne le prédisposait à exercer une certaine influence au plus haut sommet de l’Empire.
Malgré son physique plutôt particulier (poilu, hirsute), il a exercé un grand pouvoir de séduction auprès des femmes, qui se confiaient à lui et tombaient sous son charme. Il s’est aussi illustré par sa sexualité débridée, au cœur d’obscures orgies à Saint-Pétersbourg. Ne disait-il pas « pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher » ? N’affirma-t-il pas : « l’infidélité renforce l’amour » ?
Comment un homme qui était plutôt connu comme un voleur de chevaux et un coureur de jupon invétéré est un devenu un saint homme qui a réussi à prendre le contrôle psychique de la tsarine ?


En 1907, Alexis, unique héritier du couple impérial soufre d’hémophilie. Les médecins de la cour sont impuissants devant cette maladie. On craint pour la vie du prince. Dans son désespoir, la tsarine convoque Raspoutine. Le lendemain de son arrivée au palais, la fièvre de l’enfant disparait et le petit Prince est guéri. Le mage aurait alors opéré un miracle grâce à ses prières et incantations. En 1912, Raspoutine sauve à nouveau le petit Prince après une nouvelle hémorragie et cette fois -ci à distance. Sa réputation s’en va grandissant et il s’impose peu à peu aux côtés de la tsarine. Il croule sous le poids des sollicitations. Près de 300 visiteurs défilent, chaque jour chez lui pour solliciter la guérison et ses faveurs magiques.
Voilà comment, appelé par la tsarine pour guérir le prince héritier Alexis de son hémophilie, il s’est progressivement rapproché du couple impérial jusqu’à devenir leur premier conseiller. Il prône le pacifisme et la non-intervention auprès du couple impérial, ce qui lui vaut l’hostilité d’une partie de l’aristocratie.
Raspoutine est accusé d’avoir hypnotisé la tsarine et d’être son gourou ; car elle obéit à tout ce que ce dernier lui demande de faire. Parmi les principaux ennemis de Raspoutine, il y a le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch, commandant suprême des armées impériales. Celui-ci est déterminé à éloigner la tsarine de l’emprise de Raspoutine. L’impératrice Alexandra l’idolâtre carrément. Pendant la guerre mondiale elle va même essayer de convaincre le Tsar de prendre Raspoutine comme conseiller militaire.


Accusé d’être un agent de l’étranger, un complot est fomenté au plus haut sommet de l’Etat pour l’éliminer.
Dans la nuit du 29 décembre 1916, Raspoutine est assassiné dans le palais Ioussoupov, à Saint-Pétersbourg. Son assassinat a été l’objet de plusieurs légendes.
Ce soir-là, le prince Ioussoupov invite Rapoutine à dîner au palais de la Moika où une jolie femme l’y attendrait. Raspoutine arrive sur les mieux mais ne trouve pas la jolie dame qu’on lui avait promis. On va donc décider de servir à Raspoutine au cours de ce repas, des boissons et des gâteaux empoisonnés au cyanure. Ne se doutant de rien, le mage va manger les gâteaux empoisonnés et boire le vin empoisonné. A la grande surprise de Ioussoupov le poison semble sans effet sur Raspoutine. Il y avait pourtant dans tout ce qu’il a ingurgité, une dose de cyanure suffisante pour tuer au moins 10 hommes. Alors que le diner s’achève, Raspoutine réclame encore à boire. On lui sert de nouveau, la boisson empoisonnée.
Vers 3 heures du matin, Ioussoupov propose à Raspoutine de prier avec lui. Au moment où Raspoutine entame son signe de croix, Ioussoupov lui tire une balle en pleine poitrine. Raspoutine s’écroule et les autres conjurés sortent de leurs cachettes et trainent la victime dans un petit salon. Au moment où Ioussoupov veut quitter la pièce, Raspoutine se lève en sursaut, la bouche remplie de sang, bondit et attrape Ioussoupov au cou et essaie de l’étrangler. Une véritable scène d’horreur. Ioussoupov saisit son pistolet et tire à 4 reprises sur Raspoutine ; il bondit sur lui et se met à le frapper avec une matraque. Les autres conjurés accourent et tirent à bout portant sur Raspoutine.


Le corps de Raspoutine est ensuite enveloppé dans un drap et les conjurés le transportent pour aller le jeter dans une rivière glacée.
Le 1er janvier 1917, la police fait remonter le corps de Raspoutine, recouvert d’une épaisse couche de glace. L’autopsie révèlera plusieurs points d’impacts de balles qui avaient traversé son cœur, son cou et son cerveau. On trouvera dans son estomac une masse épaisse de poison (cyanure). Mais surtout, l’autopsie va révéler que Raspoutine n’était mort, ni du poison, ni des balles, ni des coups qu’il avait reçus.
La présence d’eau dans ses poumons prouve qu’il respirait encore au moment où il avait été jeté dans la rivière : Raspoutine est mort noyé ! Comment a-t-il pu survivre au poison et a autant d’impacts de balles ?
Raspoutine avait affirmé dans une lettre bien avant son assassinat : « Si, je suis tué, il y aura des fleuves de sang qui vont couler en Russie ». Il affirmait dans une autre lettre avant sa mort : « Je mourrai dans une souffrance atroce. Après ma mort, mon corps n’aura point de repos, puis toi (la tsarine) tu perdras ta couronne. Toi et ton fils, vous serez massacrés ainsi que toute ta famille ; après le déluge passera sur la Russie et elle tombera entre les mains du diable ». Il y avait quelque chose prémonitoire chez Raspoutine.
Raspoutine avait prédit son assassinat et les événements terribles qui en ont suivi. Trois mois après la mort de Raspoutine, le tsar Nicolas II abdique (2 mars 1917), le 22 mars sa tombe est profanée, son corps brûlé et ses cendres dispersées. La famille impériale est massacrée dans les caves de la villa Ipatiev, à Iekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918.
Et la Russie se déchire dans une terrible guerre civile pendant plus de trois ans. En effet, Pendant la guerre civile russe, l’Empereur Nicolas II, son épouse, son fils, ses quatre filles, le médecin de la famille, son domestique personnel, la femme de chambre et le cuisinier sont assassinés par des bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Raspoutine avait tout prédit dans les moindres détails.
Arol KETCH – 02.03.2022

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Fourmi Magnan égarée

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