Il est peut-être le plus grand tueur en série de l’histoire en termes de nombre de victimes. C’est l’histoire d’un médecin généraliste sans histoires ; un médecin apprécié de tous ses patients, un mari amoureux et fidèle, un père de famille adorable et respectable ; on lui aurait certainement donné le bon Dieu sans confession d’autant plus qu’il participait aux œuvres charitables et avait horreur de la violence. Et pourtant, Harold Shipman est certainement l’un des plus grands tueurs en série de l’Histoire de l’humanité lorsqu’on dénombre ses victimes. Harold Shipman est né le 14 janvier 1946 à Nottingham dans une famille classique. Il perd sa mère des suites d’un cancer en 1963 alors qu’il a à peine 17 ans. Il sera profondément touché par cette perte. Cette blessure va l’habiter toute sa vie. Il adorait sa mère plus que tout. Harold était très proche de sa mère, une mère qui l’adorait, le chouchoutait et le protégeait. Cette dernière n’arrêtait pas de lui dire qu’il était le plus beau, le plus intelligent et qu’il serait certainement quelqu’un d’extraordinaire dans la société.
Présent aux côtés de sa mère jusqu’à son décès, il va prendre la décision de devenir médecin afin de sauver des vies. Aussi, il est fasciné par la morphine parce qu’il va constater que lorsque le médecin qui soignait sa mère donnait de la morphine à cette dernière, celle-ci allait généralement beaucoup mieux après. Harold devient totalement obsédé par la morphine. En 1970, il termine ses études et commence à exercer à la « General Infirmary de Pontefract ».Une fois devenu médecin, il a failli perdre son emploi parce qu’il était devenu accro à la morphine qu’il prenait comme une drogue. En 1975, Harold est arrêté en possession d’ordonnances de péthidine pour sa consommation propre. Il a dû faire une cure de désintoxication pour réussir à s’en sortir. C’est en réalité ces substances qu’il va utiliser pour commettre ses crimes. Médecin généraliste, il avait une clientèle variée et nombreuse en raison des consultations gratuites qu’il proposait. Parmi ses patients, il y avait beaucoup de vieilles dames qui étaient littéralement sous le charme de ce médecin généraliste qu’elles trouvaient robuste, intelligent, beau et avenant. Il était très aimable avec ces dernières puisqu’il était même l’un des rares médecins de cette époque à se déplacer pour aller consulter ses patients à domicile, il en profitait pour prendre le thé avec eux ; c’est aussi pour ça qu’il était très apprécié de celles-ci.
Les vieilles dames étaient en réalité ses principales cibles. Compte tenu de leurs âges avancés, il était sûr qu’on croira à chaque fois à des morts naturelles et qu’on ne découvrira jamais ses crimes. Harold avait raison puisqu’il a commencé à tuer depuis la fin des années 1970 et ce n’est qu’en 1998 qu’il sera démasqué.Engaillardi par les paroles que lui disaient sa mère lorsqu’il était enfant, Harold s’est toujours cru supérieur à tout le monde. Il se prenait même pour le médecin le plus brillant du pays et n’hésitait pas à le répéter à ses collègues. Il se croyait tellement supérieur aux autres qu’il se prenait pour Dieu, et Dieu décide qui vit et qui meurt. Il a à son actif au moins 218 crimes (homicides).Et c’est son dernier crime qui va le confondre. Certainement le crime de trop. Il va commettre une erreur qui lui sera fatale. En effet, le 24 juin 1998, une vieille et riche dame au nom Kathleen Grundy, ancienne maire de commune décède chez elle à l’âge de 81 ans. Le Dr Harold Shipman se rend chez elle pour signer son certificat de décès dans lequel il mentionne que la vieille dame est morte de vieillesse. Une semaine après la mort de cette dernière, on ouvre son testament et on constate avec stupéfaction que la richissime Kathleen Grundy lègue tous ses biens au Dr Harold Shipman parce qu’il se serait toujours bien occupé d’elle et de la population de la ville de Hyde.
C’est la fille de la victime qui va découvrir la supercherie. Le testament est un faux. Malheureusement pour notre bon Dr Harold Shipman, la fille de la victime est avocate et a l’habitude de ce genre d’escroquerie. Elle appelle la police et raconte tout. Les fins limiers de la police vont mener leurs enquêtes et faire des découvertes fracassantes. Un expert graphologue prouve que le testament a été tapé avec une machine se trouvant dans le cabinet du Dr Shipman et en plus la signature a été très mal imitée. Le corps de madame Grundy est exhumé et on y trouve de fortes doses de morphine, péthidine ce qui confirme l’hypothèse criminelle.Le 7 septembre 1998, le Dr Shipman est arrêté. Ayant appris son arrestation pour assassinat, plusieurs familles d’anciens patients du Dr Shipman décédés de manière soudaine iront exprimer leurs soupçons à la police. Les experts de la police passent au peigne fin le cabinet du Dr Shipman et grâce à l’informatique, ils découvrent que le Dr Shipman modifiait les dossiers médicaux de ses patients. Tous ses crimes étaient prémédités. Il modifiait les dossiers médicaux de ses victimes pour que la mort paraisse naturelle. Grâce aux pompes funèbres on découvre que le Dr Shipman avait une clientèle conséquente mais avec un taux de mortalité particulièrement élevé. Un mort par semaine sur 30 ans. Imaginez vous-même le carnage.11 autres corps sont exhumés et les expertises aboutissent toujours au même constat : injections mortelles de diamorphine. Son mode opératoire était le suivant ; il se rendait au domicile de sa victime dans l’après-midi, le plus souvent pour une affection bénigne. Il lui faisait une piqûre dans laquelle il avait introduit une forte dose de diamorphine, restait à ses côtés le temps qu’elle meure et rédigeait ensuite le certificat de décès et le permis d’inhumer.
Son procès s’ouvre le 5 octobre 1999. Il a refusé de reconnaître ses crimes et n’a jamais exprimé le moindre remord. Les enquêteurs le décrivent comme un pervers narcissique, manipulateur, menteur pathologique, personnage intelligent, se croyant supérieur aux autres.Le 31 janvier 2000, le jury le condamne à 15 peines de prison à vie (pour quinze assassinats). En 2002, un rapport officiel gouvernemental basé sur 2 500 témoignages et l’analyse de plus de 270 000 documents conclut qu’il a tué au moins 218 personnes. Des chiffres récents soutiennent qu’il a tué plus tôt au moins 400 personnes, essentiellement des vieilles dames. Ses victimes étaient âgées de 41 à 93 ans.En 2004, il se suicide dans la prison où il purgeait sa peine de prison à perpétuité, emportant avec lui dans sa tombe ses secrets. Le mystère demeure. Jusqu’à ce jour, on ne connaît pas les réels motifs de ses crimes. S’il est vrai qu’il a voulu tuer Mme Grundy pour s’emparer de sa richesse, il n’en demeure pas non moins vrai que l’argent n’était pas la motivation première dans les autres crimes qu’il a commis.L’explication serait-elle le traumatisme subi lors du décès de sa mère en 1963 dès suites d’un cancer alors qu’il n’avait que 17 ans ? Car on constate que ses victimes étaient en majorité des femmes et il leur injectait de la morphine à forte dose. Produit qui était injecté à sa mère lorsque celle-ci était malade.A-t-il décidé de devenir médecin pour sauver des vies ou alors pour avoir le pouvoir de tuer ?Plusieurs livres, études, émissions télé et même téléfilms lui ont été consacrés.
Arol KETCH – 11.08.2021
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