Vera Renczi, la veuve noire de Bucarest
Quand la jalousie tue. C’est une histoire sordide que je vais vous raconter aujourd’hui. Une histoire répugnante. C’est l’histoire d’une femme qui par jalousie a froidement assassiné 35 hommes. Elle les a empoisonnés majoritairement à l’arsenic. Vera Renczi est née à Bucarest en 1903 au sein d’une famille d’aristocrate d’origine hongroise. Enfant excessivement gâtée, elle aura une adolescence perturbée. Dès l’adolescence, elle manifeste une grande boulimie pour le sexe ; c’est une véritable nymphomane. Elle commence alors dès l’âge de 15 ans à collectionner des amants qui sont en majorité plus âgés qu’elle.
Au début des années 1920, elle épouse un riche homme d’affaires beaucoup plus âgée qu’elle. De cette union, naitra un garçon prénommé Lorenzo. Vera va développer une attitude paranoïaque, une jalousie maladive et chronique qui va mettre en mal l’équilibre de son couple. Elle se fait constamment des films dans sa tête et imagine sans cesse que son mari la trompe constamment avec de nombreuses femmes au lieu d’aller au travail. Et pourtant, il n’en est rien comme démontrera les enquêtes des années plus tard.
Pour punir son mari des tromperies chimériques qu’elle imagine, elle va assassiner celui-ci en l’empoisonnant à l’arsenic. Elle dilue de l’arsenic dans le verre de vin de son mari lors du repas familial. Pour justifier l’absence subite de son mari, elle va déclarer que celui-ci l’a abandonnée avec son fils pour une autre femme. Au bout d’une année d’absence de son mari, elle va annoncer que son mari est décédé dans un malheureux accident de voiture. Extrêmement belle, elle rencontre un nouvel homme, cette fois-ci plus jeune. Les deux amoureux convolent en justes noces et comme précédemment, elle soupçonne celui-ci de multiplier les infidélités. Après quelques mois de mariage, elle assassine aussi celui-ci en l’empoisonnant à l’arsenic. Un an après la disparition de celui-ci, elle va faire circuler la rumeur selon laquelle son mari lui aurait envoyé une lettre pour lui annoncer qu’il ne reviendrait plus jamais dans son foyer. Après ces deux mariages, elle ne se maria plus. Elle collectionnait des amants qu’elle assassinait à chaque fois les uns après les autres. Elle n’avait pas de critères de choix précis ou d’idéal masculin. Parmi ces amants, il y avait : des jeunes, des vieux, riches, pauvres, grands, trapus, très souvent mariés.
Le seul point commun entre eux c’est qu’elle les soupçonnait d’être infidèles et devait se venger. Elle était très belle et utilisait son charme pour séduire les hommes qu’elle allait assassiner.Son fils, intrigué par ces nombreux hommes qui défilent chez sa mère et disparaissent va découvrir l’horreur. Ayant constaté que son fils a découvert la vérité, Vera Renczi va l’assassiner de peur d’être dénoncé. C’est une autre femme qui fera tomber Vera Renci et la dénoncera à la police. Soupçonnant son mari de la tromper, cette femme avait suivi celui-ci jusqu’au domicile de Vera Renci. Cependant, celui-ci n’en était jamais ressorti, il avait disparu. Elle ira expliquer cela à la police qui va décider de faire une perquisition chez Vera Renci. Les policiers vont découvrir l’horreur dans la cave à vin : 35 cercueils alignés les uns à côté des autres. Les cercueils en zinc furent ouverts et on y trouva à l’intérieur 35 cadavres d’hommes à divers stades de décomposition. Chaque cercueil portait sur une étiquette le nom du défunt et la date de sa mort.
Elle est directement arrêtée et conduite au commissariat. Elle avoue tout sans le moindre remord. Elle est alors surnommée par les journalistes : « La veuve noire de Bucarest ».Elle confie aux enquêteurs stupéfait qu’elle aimait se rendre dans la cave, assise sur un fauteuil, entourée de ses anciens amants, pour leur parler. Là, elle les savait en son pouvoir, sous sa domination et se sentait la maîtresse absolue du jeu car dans cette cave, ils ne pouvaient plus lui être infidèles.
Lors de son procès, ses proches confieront qu’elle était incapable d’avoir une relation normale avec les hommes. Elle aimait être au centre de la vie des hommes et avait besoin de l’attention exclusive de ceux-ci. Elle ne supportait pas qu’on ne cédât pas à ses caprices ou qu’on lui dise non ; elle sombrait alors dans une colère noire. On évoquera alors les séquelles d’une enfance de fille gâtée à qui on donnait tout et cédait à tous les caprices.Elle fut condamnée à la prison à perpétuité. En prison, elle va perdre la raison, hantée par les images des hommes qu’elle a assassinés. Elles voyaient ceux-ci venir lui parler et était prise de crise de démence. Diagnostiquée schizophrène, elle fut transférée dans un centre de soins où elle décéda d’une hémorragie cérébrale. Elle avait à peine un peu plus de 30 ans.Sa biographie et son parcours criminel ont inspiré la pièce de théâtre à succès de Joseph Kesselring « Bodies in our Cellar » devenue en français « Arsenic et vieilles dentelles ».
Arol KETCH – 28.07.2021
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