La trahison dans l’Histoire africaine ( partie 2 )
Ils sont nombreux ces grands hommes qui ont été trahis par leurs proches ; à cause de l’ivresse du pouvoir, ceux-ci n’ont pas hésité à planter le couteau dans le dos de leurs meilleurs amis
- Dadis Camara et Toumba Diakité
A la mort de l’ancien président de la République de Guinée, une junte militaire baptisée conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) prend le pouvoir avec à sa tête un certain Moussa Dadis Camara. Celui-ci s’autoproclame président de la République de Guinée ; il finit par se laisser emporter par l’ivresse du pouvoir. Il avait nommé un fidèle au nom de Toumba Diakité comme aide camp. Toumba était son homme de main chargé de réaliser toutes les sales besognes.
Le 28 septembre 2009, un meeting est organisé dans l’enceinte du stade du 28 septembre pour s’opposer à la volonté de Dadis Camara de vouloir s’emparer du pouvoir, lui qui avait promis de rendre le pouvoir aux civils. L’armée guinéenne saute sur le stade du 28 septembre et tire à balles réelles sur les manifestants, occasionnant plus de 150 morts. Pour se dédouaner, Dadis Camara veut faire porter le chapeau à son aide de camp, il décide de le livrer. Pour Toumba Diakité, c’est de la trahison. Dadis Camara se rend au camp militaire Koundara, base de son aide de camp et chef de la garde présidentielle. Toumba Diakité qui n’est pas disposé à se rendre déclenche une bagarre générale au cours de laquelle il réussit à tirer sur Dadis Camara, le blessant grièvement à la tête. Dadis est transféré urgemment au Maroc pour y être soigné. - Amadou Oumarou dit Bonkano et Seyni Kountché
C’est à Amadou Oumarou que revient la palme d’or de la Trahison.
C’est en tant que simple planton qu’il fit la connaissance en 1969 du futur président du Niger Seyni Kountché. C’est Seyni Kountché qui va tout lui donner. Lorsque Seyni Kountché accède au pouvoir en 1974, il prend Bonkano à ses côtés comme conseiller occulte, marabout-féticheur. L’homme-lige du président apparaît désormais drapé de grands boubous. Il parvient à s’enrichir considérablement en drainant vers lui une immense clientèle de militaires, haut-fonctionnaires, ministres, notables. Il se lance aussitôt dans les affaires. Sa fortune s’accroît avec les immenses contrats juteux que lui offre son ami le président.
Le président Seyni Kountché lui fait tellement confiance qu’il le charge même d’entretenir les militaires.
Bénéficiant de sa position, le richissisme marabout devenu homme d’affaires réussit à acheter la fidélité et la docilité des officiers nigériens. Il croit son heure arrivée. Le 6 octobre 1983, alors que le président Kountché est en visite à Paris, Bonkano décide de devenir calife à la place du calife.
Il fomente un coup d’Etat pour renverser l’homme qui lui a tout donné. Le putsch sera un échec et Bonkano va prendre la fuite. - Germain M’ba et Omar Bongo
Germain M’Ba était un intellectuel, diplomate et homme politique gabonais farouchement opposé aux régimes de Léon Mba et d’Omar Bongo par la suite.
Brillant étudiant, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, de la faculté de droit de Paris et de l’École nationale des douanes et de législation financière de Neuilly. Il cumule les diplômes et est sur tous les fronts pour mener ses combats. Il est un opposant virulent à Léon Mba.
Omar Bongo accède à la présidence de la République gabonaise le 28 novembre 1967, à la mort de Léon Mba. Omar Bongo décide de faire retourner tous les opposants expatriés au Gabon. En septembre 1968, Germain M’Ba est nommé conseiller économique et commercial du nouveau président Albert-Bernard Bongo. Puis à partir de 1969, il est nommé tour à tour ambassadeur du Gabon en Allemagne et par la suite au Japon. Malgré ce rapprochement avec le pouvoir, il ne cachait pas ses ambitions pour un Gabon démocratique.
Omar Bongo est jaloux de ce jeune intellectuel brillant, possédant un vaste carnet d’adresses ; il le voit comme un potentiel ennemi ; il faut l’éliminer. Omar Bongo confie la mission au mercenaire français Bob Denard. Le 17 septembre 1971 alors qu’il se trouve en visite à Libreville, Germain M’Ba est assassiné en pleine rue de Libreville par deux mercenaires blancs. Voilà comment un homme brillant qui a abandonné de grands postes à l’international pour se mettre au service de son pays a été trahi. - Ibrahim Baré Maïnassara et sa garde présidentielle
Arrivé au pouvoir au Niger en 1996 à la faveur d’un Coup d’Etat, il avait compris que la meilleure manière pour un Président de conserver son pouvoir, c’est d’offrir tous les privilèges à sa garde rapprochée. C’est ainsi qu’il va accorder toutes les faveurs à sa garde présidentielle mais visiblement cela ne suffisait pas pour calmer leur appétit du pouvoir. Ibrahim Baré Maïnassara est assassiné le 9 avril 1999 par des éléments de sa garde présidentielle.
La liste n’est pas exhaustive, complétez la.
Arol KETCH – 29.07.2020
Fourmi Magnan égarée