Félix Houphouët-Boigny surnommé « Le bélier »
Félix Houphouët-Boigny est un homme d’Etat ivoirien qui a été président de la République de Côte d’ivoire de 1960 à sa mort en 1993. Dia Houphouët-Boigny est né le 18 octobre 1905 à N’Goro (Yamoussoukro). Il est issu d’une famille royale baoulé. Son prénom Dia, signifie dans sa langue, « prophète ou magicien ».
Il obtient son certificat d’étude en 1915 et fréquente l’école primaire supérieure de Bingerville. Il se convertit au christianisme, reçoit son baptême catholique à 13 ans et prend le prénom de Félix. Brillant élève, il intègre en 1919 la fameuse Ecole normale William Ponty de Dakar où il obtient son diplôme d’instituteur et enchaîne en s’inscrivant à l’Ecole de médecine de l’Afrique Occidentale Française (AOF).
Il en sort major de sa promotion en 1925 et commence une carrière de médecin auxiliaire à l’hôpital d’Abidjan. Parallèlement à son métier de médecin, il se lance dans l’action syndicale pour défendre les droits et intérêts des planteurs victimes des injustices coloniales.
Il prend la tête du syndicat africain agricole (SAA) créé le 3 juillet 1944. C’est au cours de cette période de sa vie qu’il ajoute à son patronyme le surnom « Boigny » ce qui signifie « bélier » (symbole de son rôle de meneur). Un animal qui le symbolisera et qu’il incarnera tout au long de sa vie.
En 1945, « le bélier » est élu député à l’Assemblée Nationale Française où il s’attelle à défendre les droits et intérêts des planteurs africains (meilleures conditions de travail, hausse des salaires, abolition du travail forcé).
Installé à la tête du gouvernement ivoirien en 1959, Félix Houphouët-Boigny proclame, à contrecœur, l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 7 août 1960. Il devient le tout premier président de la République de Côte d’Ivoire. Il gouverne son pays dès le début d’une main de fer et muselle toute opposition à son régime. Ce n’est qu’en 1990 que le multipartisme est officiellement autorisé.
De 1970 à 1980 l’économie ivoirienne connaît une prospérité et une réussite économique admirables. On parle alors de « miracle ivoirien ». Après la chute brutale du cours des matières premières (café et du cacao) au début des années 1980, débute une crise économique dont les impacts se font encore sentir, aujourd’hui, dans le pays.
Les conséquences de cette crise seront l’apparition des tensions sociales avec comme point culminant les manifestations de 19911992. Pour la première fois des manifestants scandent des slogans hostiles au Président ivoirien : « Vieux dictateur ! », « Houphouët Voleur ! », l’accusant lui et son entourage de corruption et de détournement de fonds publics. Félix Houphouët-Boigny symbolisait la paix. Il est mort le 7 décembre 1993 sans avoir pris la peine de gérer sa succession à la tête de l’Etat.
La crise politico-militaire qui a secoué la Côte d’ivoire pendant plusieurs années est sans aucun doute la résultante d’une succession mal gérée.
Source :Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique, Editions La Doxa, Arol Ketchiemen
Arol KETCH – 03.05.2020
Fourmi Magnan égarée